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Sens et senteurs : une question d’expression et de communication

5 octobre 2018 - 6 octobre 2018

50€

L’odorat est certes moins développé chez l’homme que la vue ou l’audition qui nous permettent de nous orienter dans l’espace. C’est pourquoi les sciences humaines ont plus facilement étudié les autres sens. Il est de fait plus difficile de verbaliser une émotion à partir d’une odeur (Dubois, 2009), mais l’homme est en capacité d’en sentir des milliers et de les intérioriser avec une forte coloration affective (Le Guérer, 2002), sachant que le « discours olfactif » permet aussi à l’homme d’exprimer son rapport  au monde – adaptation ou aliénation – selon sa situation de communication. Étant donné le lien étroit entre l’odorat et le cerveau, ce discours influe puissamment sur le comportement humain (qu’il s’agisse de l’alimentation, de la sexualité, du commerce etc.). Les odeurs, bonnes ou mauvaises, génèrent des émotions fortes et jouent un rôle primordial dans la construction de la mémoire, particulièrement dans le cas du souvenir à l’instar de la madeleine de Proust (dans Du côté de chez Swann), l’odeur — comme la saveur — est un média de la réminiscence.

Le laboratoire ALITHILA en langue et littérature française, le laboratoire CECILLE en langue et littératures étrangères, le laboratoire GERiiCO en sciences de l’information et communication, tous les trois de l’Université Lille, s’associent avec le laboratoire CIMEOS en sciences de l’information et communication de l’Université de Bourgogne, pour investir ce nouveau domaine de recherche en SHS. Ils appellent d’autres chercheurs à partager leur intérêt pour la signification sensorielle et la symbolique des postures communicatives liées à l’odeur. La communauté de chercheurs en SHS est donc invitée à s’exprimer sur l’expérience olfactive en distinguant le sensoriel (l’esthésie), du sensible réfléchi (l’esthétique), pour enfin mener une réflexion sur le sens et le symbolisme de cette expérience (une possible « éthique olfactive »), en référence à la « trinité du sensible » selon J.-J Boutaud  (cf. Parizot, 2013). L’enjeu interdisciplinaire, à la croisée des approches littéraire et info-communicationnelle, est bien de décrypter une « rhétorique de senteurs » (Perrouty, 2006).

Les odeurs structurent non seulement notre relation au temps et à l’espace mais figent également nos représentations sociales et suscitent le partage d’émotions. L’argument de ce colloque est de montrer que le sens olfactif, oublié par la tradition philosophique  ̶ si on excepte Condillac et Nietzsche (Jaquet, 2010) ̶ est fondamental dans notre construction du sens, et de montrer que l’odeur est un marqueur social inévitable. Dès lors se posent des problèmes d’expression : comment exprimer l’indicible odeur ? Quels sont les mots et les expressions linguistiques caractéristiques de l’olfaction ? Dans quelle mesure l’odeur structure-t-elle un imaginaire ou inspire-t-elle une poétique ? Se posent encore divers problèmes de  communication : comment échanger et documenter des informations à partir de l’olfaction ? Quel rôle peut jouer le parfum dans les processus de médiation culturelle ? Comment persuader à l’aide des odeurs, voire inciter à l’achat en contexte publicitaire et commercial ? Quels sont les rites sociaux liés au parfum ? etc.

Le colloque « Sens et Senteurs » se tiendra vendredi 5 et samedi 6 octobre à l’Université de Lille, site « Pont-de-bois » (frais de participation : 50 euros pour un chercheur titulaire, 40 euros pour un doctorant). Les projets de communication, assortis d’une notice biographique,  sont à adresser à [email protected] et [email protected] avant le 15 juin 2018. Après un examen des propositions en double aveugle, le comité scientifique donnera sa  réponse au plus tard le 14 juillet 2018.

Détails

Début :
5 octobre 2018
Fin :
6 octobre 2018
Prix :
50€
Catégorie d’Évènement:
Étiquettes Évènement :
Site :
https://sensetsenteurs.univ-lille.fr/

Lieu

Maison de la Recherche
Domaine Universitaire du Pont de Bois - Maisons de la Recherche
Villeneuve-d'Ascq, 59650 France
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L’odorat est certes moins développé chez l’homme que la vue ou l’audition qui nous permettent de nous orienter dans l’espace. C’est pourquoi les sciences humaines ont plus facilement étudié les autres sens. Il est de fait plus difficile de verbaliser une émotion à partir d’une odeur (Dubois, 2009), mais l’homme est en capacité d’en sentir des milliers et de les intérioriser avec une forte coloration affective (Le Guérer, 2002), sachant que le « discours olfactif » permet aussi à l’homme d’exprimer son rapport  au monde – adaptation ou aliénation – selon sa situation de communication. Étant donné le lien étroit entre l’odorat et le cerveau, ce discours influe puissamment sur le comportement humain (qu’il s’agisse de l’alimentation, de la sexualité, du commerce etc.). Les odeurs, bonnes ou mauvaises, génèrent des émotions fortes et jouent un rôle primordial dans la construction de la mémoire, particulièrement dans le cas du souvenir à l’instar de la madeleine de Proust (dans Du côté de chez Swann), l’odeur — comme la saveur — est un média de la réminiscence.

Le laboratoire ALITHILA en langue et littérature française, le laboratoire CECILLE en langue et littératures étrangères, le laboratoire GERiiCO en sciences de l’information et communication, tous les trois de l’Université Lille, s’associent avec le laboratoire CIMEOS en sciences de l’information et communication de l’Université de Bourgogne, pour investir ce nouveau domaine de recherche en SHS. Ils appellent d’autres chercheurs à partager leur intérêt pour la signification sensorielle et la symbolique des postures communicatives liées à l’odeur. La communauté de chercheurs en SHS est donc invitée à s’exprimer sur l’expérience olfactive en distinguant le sensoriel (l’esthésie), du sensible réfléchi (l’esthétique), pour enfin mener une réflexion sur le sens et le symbolisme de cette expérience (une possible « éthique olfactive »), en référence à la « trinité du sensible » selon J.-J Boutaud  (cf. Parizot, 2013). L’enjeu interdisciplinaire, à la croisée des approches littéraire et info-communicationnelle, est bien de décrypter une « rhétorique de senteurs » (Perrouty, 2006).

Les odeurs structurent non seulement notre relation au temps et à l’espace mais figent également nos représentations sociales et suscitent le partage d’émotions. L’argument de ce colloque est de montrer que le sens olfactif, oublié par la tradition philosophique  ̶ si on excepte Condillac et Nietzsche (Jaquet, 2010) ̶ est fondamental dans notre construction du sens, et de montrer que l’odeur est un marqueur social inévitable. Dès lors se posent des problèmes d’expression : comment exprimer l’indicible odeur ? Quels sont les mots et les expressions linguistiques caractéristiques de l’olfaction ? Dans quelle mesure l’odeur structure-t-elle un imaginaire ou inspire-t-elle une poétique ? Se posent encore divers problèmes de  communication : comment échanger et documenter des informations à partir de l’olfaction ? Quel rôle peut jouer le parfum dans les processus de médiation culturelle ? Comment persuader à l’aide des odeurs, voire inciter à l’achat en contexte publicitaire et commercial ? Quels sont les rites sociaux liés au parfum ? etc.

Le colloque « Sens et Senteurs » se tiendra vendredi 5 et samedi 6 octobre à l’Université de Lille, site « Pont-de-bois » (frais de participation : 50 euros pour un chercheur titulaire, 40 euros pour un doctorant). Les projets de communication, assortis d’une notice biographique,  sont à adresser à [email protected] et [email protected] avant le 15 juin 2018. Après un examen des propositions en double aveugle, le comité scientifique donnera sa  réponse au plus tard le 14 juillet 2018.

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